En vrai mes bleus ne sont pas les vôtres
Cristallins parfois, souriants et turquoises souvent
Témoins de l’innocence jadis des outremers
Dans lesquels vous plongez abondamment.
Les miens jaillissent d’amertume
Tel le dékolaj d’un pété pied à l’aurore
Nourri par la vacuité d’une île en éclipse.
En vrai mes bleus ne sont pas les vôtres
Clairs et chauds à enjailler les grégaires du RER
En quête d’ailleurs pimentés sans masque barrière.
Les miens sont boursouflés d’aigreur
Tel le gingembre en rimed razié
Macérant dans les rumeurs sirupeuses d’un peuple
ancré à son port identitaire de peur d’être fanny.
En vrai mes bleus ne sont pas les vôtres
Indigos ou marines tel le pull de miss Adjani
Qui git au fond d’une piscine exulchloré
Les miens embués de spleens s’arriment
à l’espoir d’exister dans le regard de l’autre.
















Quel beau poème. Je découvre un talent, une pensée profonde…
Bravo à toi.